Ruptures ligamentaires de l’épaule : focus sur la disjonction acromio‑claviculaire
- Dr Emmanuel DAHAN

- il y a 2 jours
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Dr Emmanuel Dahan – Chirurgie de l’épaule, Paris
La saison des sports d’hiver est une période à risque pour les traumatismes de l’épaule. Les chutes à ski, en snowboard ou lors d’activités sur glace exposent particulièrement l’articulation acromio‑claviculaire. Parmi les lésions les plus fréquentes figure la disjonction acromio‑claviculaire, conséquence d’une rupture ligamentaire de l’épaule.

Qu’est‑ce que l’articulation acromio‑claviculaire ?
L’articulation acromio‑claviculaire (AC) relie la clavicule à l’acromion (partie de l’omoplate). Elle joue un rôle essentiel dans la mobilité et la stabilité de l’épaule, notamment lors des mouvements au‑dessus de la tête.
Sa stabilité dépend principalement de deux groupes de ligaments :
les ligaments acromio‑claviculaires,
les ligaments coraco‑claviculaires (conoïde et trapézoïde).
Une atteinte de ces ligaments entraîne une perte de stabilité plus ou moins importante de l’articulation.
Qu’est‑ce qu’une disjonction acromio‑claviculaire ?
La disjonction acromio‑claviculaire correspond à une rupture partielle ou complète des ligaments stabilisant cette articulation. Elle survient le plus souvent après un traumatisme direct sur l’épaule, typiquement une chute avec impact sur le moignon de l’épaule.
Les sports les plus fréquemment concernés sont :
le ski et le snowboard,
le cyclisme,
le rugby et les sports de contact,
les sports de combat.
Les différents stades de disjonction AC (Classification de Rockwood)
On distingue classiquement plusieurs grades de disjonction acromio‑claviculaire (classification de Rockwood) :
Stade I : simple étirement ligamentaire, sans déplacement visible.
Stade II : rupture des ligaments acromio‑claviculaires, avec léger déplacement.
Stade III : rupture complète des ligaments AC et coraco‑claviculaires, avec déformation visible.
Stade IV et V: formes plus rares et sévères, avec déplacements importants de l'acromion et du membre supérieur
Cette classification est essentielle pour orienter la prise en charge.

Symptômes d’une rupture ligamentaire acromio‑claviculaire
Les symptômes les plus fréquents sont :
douleur aiguë de l’épaule après le traumatisme,
gonflement et sensibilité locale,
déformation visible avec une saillie de la clavicule (« touche de piano »),
gêne fonctionnelle à l’élévation du bras.
Comment poser le diagnostic ?
Le diagnostic repose sur :
un examen clinique spécialisé,
des radiographies comparatives des deux épaules,
Une évaluation précise permet de proposer un traitement adapté au patient, à son âge et à son niveau d’activité.

Quel traitement pour une disjonction acromio‑claviculaire ?
Traitement non chirurgical
Les formes peu déplacées (grades I, II et III réductibles ) sont le plus souvent traitées de manière conservatrice :
immobilisation courte par écharpe,
traitement antalgique,
rééducation fonctionnelle précoce.
La récupération est généralement rapide avec un excellent pronostic.
Traitement chirurgical
La chirurgie peut être indiquée (idéalement en aigu dans les 10 jours suivant le traumatisme pour une meilleure cicatrisation ligamentaire) :
pour les stades III irréductibles chez les patients sportifs ou très actifs,
pour les stades IV et V,
en cas de douleurs persistantes ou d’instabilité chronique.
Les techniques modernes privilégient des reconstructions ligamentaires mini‑invasives, souvent sous arthroscopie, permettant une restauration anatomique et fonctionnelle de l’épaule.

Suites opératoires et reprise du sport
Après une prise en charge chirurgicale :
immobilisation temporaire bras coude au corps pour une durée de 4 à 6 semaines
rééducation progressive encadrée,
reprise des activités sportives généralement entre 3 et 6 mois, selon le sport pratiqué.
Un suivi spécialisé est indispensable pour optimiser la récupération.
En conclusion
La disjonction acromio‑claviculaire est une lésion fréquente en période de sports d’hiver. Une prise en charge précoce et adaptée permet d’obtenir d’excellents résultats fonctionnels, qu’elle soit médicale ou chirurgicale.
En tant que spécialiste de la chirurgie de l’épaule à Paris, le Dr Emmanuel Dahan propose une prise en charge personnalisée, du diagnostic au retour au sport, en s’appuyant sur les techniques les plus récentes.
Cet article est destiné à l’information du patient et ne remplace pas une consultation spécialisée.
Dr Emmanuel DAHAN
Chirurgien Orthopédiste
Spécialisé en Chirurgie de l'Épaule et du Sport
Paris, France






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